Dernière modification le 20/01/2024.

Objet artisanal protégeant des mauvais rêves, les attrape-rêves sont très répandus chez les amérindiens.

Introduction

Provenant d’Amérique du Nord, les attrape-rêves sont des objets venant des croyances autochtones. Le tourisme, certains films, séries et l’intérêt pour l’ésotérisme, le bienfaits des pierres, des objets naturels les ont rendu populaires.

On les trouve également sous les noms de filets, filtres ou pièges à rêves, capteurs de rêves ou dream catchers (ou dreamcatchers) en anglais.

Attrape-rêve ou dream catcher

Origines

C’est à la tribu autochtone Ojibwe qu’on attribue le plus souvent l’origine des attrape-rêves, mais aussi de leur diffusion. S’étendant du Canada (de l’Est de l’Ontario à l’Ouest du Québec) aux États-Unis (Montana et Michigan principalement), cette tribu les a largement diffusés. Cependant, on les retrouve également chez les Abénakis, les Hurons et Micmacs.

On les retrouve plus tard également dans la tribu Lakota vivant du Dakota au Canada, qui compte sept branches. Ce qui a contribué également à leur diffusion.

Cependant si on connaît la tribu qui la première les a utilisé, chaque tribu autochtone a sa version sur l’origine première des attrape-rêves. On y retrouve chez toutes qu’une nuit un homme a reçu l’enseignement des attrape-rêves d’un esprit sous forme d’araignée. Si l’araignée est dans la plupart des cultures un mauvais esprits, chez les autochtones, il est protecteur.

Description

Dans la culture autochtone, il est important de se protéger des mauvais rêves, car c’est dans les songes que l’on peut entrer en contact avec le Grand Esprit, mais aussi trouver des réponses sur la compréhension de soi, du monde et de l’existence. Ainsi, l’esprit ne peut évoluer, grandir et se libérer que par la clarté et sans cauchemars venant le perturber.

Les attrapes-rêves jouent donc le rôle de protecteurs des songes en capturant pendant le sommeil cauchemars et mauvais songes. Ce sont des cerceaux, le plus souvent en saule, pour leur forme semblable au soleil et à la lune et représentant le cycle de la vie. On y tend un filet à l’intérieur qui ressemble à une toile d’araignée, un esprit de celle-ci en étant à l’origine. Des décorations y sont attachées, des plumes, des perles et une pierre y est souvent attachée au milieu. Les matériaux utilisés hormis le cerceau peuvent varier. Dans tous les cas, il doit être fabriqué de manière artisanale, avec des matériaux naturels. L’idéal est s’il fabriqué par un autochtone dans la démarche de confectionner un objet en lien avec des croyances et non simplement un objet artisanal ou de décoration.

Ils sont pourvus d’une attache pour les suspendre. La chambre est en toute logique la pièce pour les suspendre. Il faut les placer du côté où le soleil se lève. Ainsi, le matin, les rayons du soleil détruisent les mauvais rêves qui s’y sont accrochés durant la nuit, ainsi que les mauvais esprits. On les place donc soit à la fenêtre ou au-dessus de la tête du lit.

Histoire

Une des légendes les plus répandues est celle du chasseur huron. Se déroulant dans une époque lointaine, un chasseur vivant avec ses frères et sœurs part chasser l’orignal afin d’avoir assez à manger pour plusieurs lunes.

Ne trouvant rien dans la région, il s’aventura plus loin dans une montagne, puis dans une immense grotte, espérant y trouver l’orignal. Cependant aucun animal ne s’y trouvait mais un esprit maléfique. Il fut attaqué par une bête enragée, au pelage noir, des crocs redoutables et des yeux rouge sang. Tant bien que mal, il parvint à s’enfuir mais y avait laissé toutes ses armes de chasse. Il rentra ainsi au village, sans rien rapporter, ayant perdu de quoi chasser à nouveau, mais surtout terrorisé d’y retourner après cette rencontre.

Les semaines s’écoulèrent et il ne parvenait pas à dormir depuis cet incident, rêvant de cette bête atroce chaque nuit. Un soir, une fois de plus réveillé par ses cauchemars, il se leva et marcha dans la forêt. Épuisé par le manque de sommeil et affaibli après des semaines sans dormir, il finit par tomber et s’endormir.

Le matin, il se réveilla dans la forêt, surpris de n’avoir fait aucun mauvais songe après s’être effondré ici. Il se rendit compte aux rayons du soleil qui venaient sur elle, qu’une araignée avait tissé sa toile au-dessus de lui. Plusieurs soirs de suite, il retourna dormir près de cette toile, sans jamais refaire de cauchemars.

Il raconta ensuite cela à son village et les habitants créèrent artisanalement des toiles pour se protéger des mauvais songes.

Références

Lien externe : Capteurs de rêves : pour mieux rêver (La Presse)

Lien externe (en) : they are not your “aesthetic” (The Indigenous Fondation)

Image : depositphotos