Dernière modification le 06/05/2023.

Religion officielle du Japon, le shintoïsme est un mouvement qui rassemble diverses croyances.

Introduction

Signifiant la voie des dieux, le shintoïsme rassemble les croyances et cultes du Japon. Il s’appuie sur le Kojiki, l’ouvrage de référence (un équivalent de la Bible) qui compile la mythologie et l’histoire du Japon.

Shintoïsme ou Shinto

Histoire

Naissance

Le shintoïsme est né avec le Kojiki au XVIIIème siècle. L’empereur Tenmu commanda ce recueil à Hieda no Are, qui le réalisa avec l’aide du chroniqueur O no Yasumaro. Ils le livrent en l’an 712 à l’impératrice Gemmei qui avait succédé à Tenmu.

En l’an 720, la réforme du shintoïsme donne naissance au Nihonshoki, qui avait pour base le Nihonghi, un ouvrage proche du Kojiki. Ainsi le mouvement se retrouva avec pour livres de références le Kojiki et le Nihonghi. Au XIème siècle, le Rokkokushi contenant six histoires nationales vient alimenter le mouvement.

Arrivée du bouddhisme

Au XVIIème siècle, les shoguns de la famille Tokugawa écartent la famille impériale et officialisent le bouddhisme comme religion d’État. Bien que tantôt favorisé, tantôt combattu, le shintoïsme reste très actif autant dans les campagnes que dans les villes.

En 1868, le pouvoir impérial reprend les rênes du pays avec l’empereur Mutsuhito. Il fait du shintoïsme la religion d’État, afin de repousser le bouddhisme sur lequel s’appuyait les shoguns. Il s’appuie en plus des ouvrages anciens sur le Shotoki Jinno (une chronique sur la lignée divine impériale) datant du XIVème, qui prône l’idéologie nationaliste du shintoïsme d’État. En 1872, les prêtres shintos deviennent fonctionnaires d’État et on ne peut plus hériter de leur fonction. Les cultes bouddhistes sont abandonnés, mais devant une résistance de certains à abandonner le bouddhisme, la liberté religieuse est promulguée.

Modernité

Au XIXème siècle, alors qu’il était déjà utilisé par les empereurs pour asseoir leur pouvoir, le shintoïsme est devenu véritablement un outil d’instrumentalisation. En 1928, le grand-prêtre Hiro-Hito utilise le shintoïsme à des fins militaires et impérialistes. Ce qui mena à l’expansion du Japon avec l’envahissement de la Corée et de la Chine. Cela dura jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, où la défaite du Japon mit fin à cette utilisation. En 1946, le général Mac Arthur instaure la séparation de l’État japonais et des religions.

Encore aujourd’hui, le shintoïsme est très actif avec 80% de japonais se disant shintoïstes. Toutefois, dans le même temps 80% se déclarent bouddhistes ; ce qui montre la cohabitation de deux cultes dans la culture japonaise mais aussi de manière individuelle.

“Le Japon est un pays divin.”
Proverbe japonais

Description

Le shintoïsme est une religion polythéiste. On y trouve donc tous les dieux du panthéon du japonais, les kami divisés en deux catégories avec les amatsukami (les célestes) et les kunitsukami (les terrestres). Amaterasu la déesse du soleil est une des divinités les plus importantes puisqu’elle est la mère des empereurs. Ainsi, par ce lignage, les empereurs sont considérés comme des divinités. Encore aujourd’hui, les rituels spirituels sont toujours présents dans la cour impériale. Parmi les autres divinités importantes, on peut citer Susanoo le dieu de la tempête, Tsukiyomi celui de la lune, ainsi que les Shichifukujin, les dieux du bonheur.

Il y a également une place pour les reliques avec les Trois trésors sacrés du Japon ainsi que les lieux sacrés. De nombreux temples et sanctuaires sont dédiés aux divinités principales, mais également à une foule de Yōkai, les esprits locaux. De nombreux rituels, célébrations et pratiques locales ou nationales ont également lieu.

Comme toutes les religions, on y trouve les cérémonies marquant les événements majeurs de la vie : naissance, mariage, funérailles. Les rituels se présentent comme proches de ceux de la religion catholique, mais avec des aspects du chamanisme par son côté polythéiste et la croyance aux esprits.

On distingue cependant deux types de shintoïsme. Le populaire se tournant vers les Kami, conservant certains aspects chamaniques comme les Yokai et l’officiel plus axé sur les bons esprits ainsi que la dévotion à l’empereur. Toutefois, les deux possèdent les notions d’honneur, de fidélité, de courage, de sacrifice. Des valeurs que l’on retrouve chez les samouraï dans le hara kiri (ou seputu) et plus tard dans les kamikaze.

Références

Liens externes : une myriade de divinités (Japan Experience), 5 différences avec le bouddhisme (Au cœur du Japon), la voie des dieux (World History Encylopedia), la première religion du Japon (Daily geek Show)

Image : Pixabay