Dernière modification le 02/12/2023.

Divinité majeure de l’hindouisme, Sūrya est le dieu du soleil.

Introduction

Sūrya est selon les Puranas Surya, le fils d’Āditi la personnification de la nature et de Kashyapa, un des sept Saptarishis (sages) et père des Devas, des Asuras et des Nâgas. Il est le père de Manu, le premier humain, ainsi que de Yama le dieu de la mort et de Yamî, qui devint Yamunâ, un des trois fleuves sacrés. Selon certains textes, il est fils ou mari d’Ushas l’aube. Sa femme la plus souvent attitrée est Saranyu (ou Sanjana) la déesse de la soirée et des nuages.

On le trouve également sous les noms de Aditrya, Vivasvan, Savitri, et Savitur. Son nom vient du sanskrit sur ou svar signifiant briller.

Origines

La croyance en Sūrya viendrait selon certaines théories de la Perse, importée en Inde par des prêtres mazdéens*. Ce qui expliquerait une partie de son apparence. Présent dans le Védisme il faisait partie selon certains textes de la Trimūrti (avec Vayu, Agni ou Indra) ; il est un des dieux qui ont perduré après lui.

Description

Sūrya

Dans ses représentations les plus anciennes, Sūrya vêtu comme un guerrier iranien doté de quatre bras, une peau cuivrée, des cheveux dorés. Dans l’hindouisme, il est représenté resplendissant, tenant une fleur de lotus dans deux mains ou quand il a quatre bras, une seule ainsi qu’une roue (représentant le chakra), une conque et la dernière main faisant le geste de protection. Parfois il porte une couronne.

Il se déplace sur un char tiré par sept chevaux représentant les jours de la semaine : Gayatri, Brihati, Ushnih, Jagati, Trishtubha, Anushtubha et Pankti. Ces chevaux représentent, également, les couleurs de l’arc-en-ciel. Parfois il s’agit d’un cheval à sept têtes. Ce char est conduit par Aruna, l’aurore. Dans le bouddhisme, il est tiré par seulement quatre chevaux.

Sūrya sur son char conduit par Aruna

On le décrit également par une variété de noms :

  • Aharpati : le seigneur du jour
  • Jagat chakshu : l’œil du monde
  • Jayanta : le victorieux
  • Jîvana : la source de vie
  • Karma sâkshin : le témoin des actes
  • Pâvaka : le purificateur
  • Saptashva : le seigneur des sept chevaux
  • Dadhikrâ : le cheval divin

Fonctions

Dieu du soleil ou dieu-soleil, Sūrya est à la fois source de lumière et de chaleur. Ainsi, il est aussi associé aux concepts de vision, de connaissance et de vérité, apportés par la lumière. Il œuvre tout le jour, de concert avec d’autres dieux. Ainsi le jour il travaille avec Brahmâ, le soir avec Vishnou et la nuit avec Shiva. Ainsi, on tend parfois à le confondre avec Vishnou et Shiva.

D’ailleurs dans certains textes anciens, il est confondu avec Indra, Ganesha et d’autres dieux et a donc leurs fonctions.

Dans le Mahâbhârata et le Râmâyana, il endosse le rôle de père spirituel des héros Karna et de Râma.

Histoire

L’histoire la plus connue de Sūrya est celle avec Saranyu. Sa femme ne parvenait plus à avoir d’enfants avec lui. Elle créa alors un double d’elle-même nommé Chhaya, qui devint la déesse de l’ombre.

Sūrya ne se rendit pas compte que c’était Chhaya à ses côtés, qui lui donna trois enfants : Sani (Saturne), Savarni Manu, Tapatu (rivière).

Chhaya aimait énormément ses enfants, au point que Yama, qui était pour sa part fils de Saranyu en devint jaloux, ne sachant pas que Chhaya n’était pas Saranyu. Sa jalousie atteint le point qu’un jour il lui donna un coup de pied et Chhaya le maudit. Son pied devint infecté, sanguinolant et rongé par les vers.

C’est à ce moment que Sūrya comprit qu’il ne s’agissait pas de Saranyu et partit à la recherche de sa véritable femme.

Culte

Sūrya est un dieu populaire, ainsi il a de nombreux temples en Inde, comme la Pagode noire de Konârak près de Puri.

Dans les rites pour le célébrer, la salutation au soleil, le Surya Namaskar est le plus connu. C’est une danse yogique (alliant méditation, ascèse et mouvements corporels). On peut également trouver du côté des invocations le mantra Gāyatrī, provenant du Rig-Veda.

« Adorons la suprématie du soleil divin, source de toute lumière de ce monde : c’est à lui que nous sommes redevables de nos plaisirs. Tout procède de son essence, et tout retourne dans son sein. Invoquons-le pour diriger nos facultés conceptives, de manière à comprendre complètement la composition de sa nature sainte et divine. »

* mazdéens : du mazdéisme la religion perse.

Références

Littérature : Brihat-samhitâ (Varahamihira), Rig-Veda

BD : Astérix chez Rahàzade (R.Goscinny, A.Uderzo)

Lien externe : Temple du Soleil à Konârak (UNESCO)

Images : image 1, image 2 (Wikimedia Commons)