Dieu du panthéon hindou, Shiva est l’un des plus importants.
Introduction
Divinité complexe, Shiva est vénéré dans de nombreuses ramifications de l’hindouisme. Il s’y présente sous plusieurs formes mais on peut le définir de manière globale. Si Shi signifie être attentif ou affiner, Shih signifie le calme, la tranquillité, l’influence positive. Shiva est donc le détenteur du calme, Seigneur de l’apaisement, il est béatitude et infini. Cela en fait le Yogeshvara, Prince des ascètes¹ représenté en méditation recouvert de cendres.
Description
Il est le plus souvent représenté avec des yeux rouges ou de serpents. Il a quatre bras qui portent une gazelle, une hache ou un trident. Ses deux autres bras font les gestes de l’apaisement et de l’offrande, quand il n’est pas simplement en méditation. Entouré de revenants, il est vêtu d’une ceinture de crânes (parfois portés en collier). Il possède un troisième œil avec lequel il peut foudroyer. Sa chevelure, entourée de serpents, est ornée d’un croissant de lune. Lorsqu’il se déplace, il chevauche le taureau blanc Nandi, Seigneur de la joie (ou Donneur de joie).
Dieu bienveillant
C’est un dieu bienveillant, ce qui lui vaut les surnoms de Bienfaiteur et de Protecteur. Il tua de nombreux démons et, du ciel, amortit la chute du Gange avec son front et ses cheveux pour éviter des inondations et des destructions sur terre. Il apporte la richesse en protégeant les bétails et la nature sauvage.
Dieu destructeur
Cependant, malgré cette définition issue de la constitution de son nom, il est aussi un dieu destructeur, constamment en proie à la fureur. Étant un être primordial, il ne supporte pas ce qui est de l’ordre du factice, du surimposé. Aucun concept, y compris la mort et le temps, ne peut lui résister s’il le juge mauvais. Ainsi, il détruit ou transforme les choses afin de créer un monde nouveau. On le nomme également Bhairava (l’Effroyable), Hara (le Ravisseur) ou Kâla (le Temps et la Mort).
Seigneur de la Danse
Shiva est aussi le Seigneur de la Danse, ce qui le rend très populaire dans certaines régions, comme en pays tamoul où la danse religieuse tient une grande importance, car liée à des traditions très anciennes. Il a cent huit danses à son actif, toutes très différentes. La plus connue est le tândava par laquelle il détruit et crée le monde. Cette danse personnifie ses aspects de divinité bienveillante et destructrice. Une des représentations de cette danse est nommée le Natarāja, signifiant le roi de danse. Dans certains sanctuaires, Natarāja est un divinité à part entière.
Place dans la Trimūrti
Avec Brahmâ et Vishnou, il appartient à la Trimūrti, la triade des dieux majeurs. Cependant, il s’est imposé supérieur aux deux autres dieux qui, un jour, se disputaient le titre de créateur originel. Shiva fit apparaître un pilier géant embrasé sur l’Océan primordial dans lequel il se cacha. Brahmâ se changea en cygne pour le survoler et Vishnou se transforma en sanglier pour en faire le tour. Les deux dieux voyagèrent pendant mille ans, sans jamais en trouver le bout et finirent par rebrousser chemin et se retrouver. Alors, Shiva sortit du pilier en révélant que celui-ci était son lingam, le phallus sacré qui donnait la vie, car il était également dieu de la fertilité. Brahmâ et Vishnou reconnurent alors que Shiva leur était supérieur et sans égal.
Parvati
Le démon Taraka
C’est un dieu errant, toujours sale, peu intéressé par les relations sexuelles. Néanmoins, cela ne l’empêcha pas d’avoir plusieurs maîtresses. Seule, Parvati est amoureuse de lui ; elle se révèlera être une épouse idéale lui passant tous ses caprices et incarnant son énergie. Il la rencontra quand le démon Taraka menaça le monde. L’aide de Shiva était nécessaire, car seul un de ses fils serait capable de le vaincre. Alors, Kama le dieu de l’amour fut envoyé et attendit de très longues années avant de décocher sa flèche sur Shiva en méditation. Furieux d’être dérangé, Shiva tua Kama avec son troisième œil. Ensuite, il rencontra Parvati et la désira, la voyant mener une vie ascétique. De leur union naquit leur fils Kumara qui terrassa Taraka.
Ganesha
Shiva désirait souvent Parvati, y compris quand elle voulait être seule dans son bain. Elle finit par créer Ganesha à partir des impuretés nettoyées de son corps pour qu’il garde la porte. Aussi, Shiva créa Maya, une illusion qui détourna l’attention de Ganesha et le décapita. Parvati, furieuse, demanda qu’on ressuscite son enfant. Mais, pour cela il fallait retrouver sa tête. N’y parvenant pas, Shiva la remplace par la première tête qu’il trouve : celle d’un éléphant.
Les neuf vies des chats
Selon une histoire hindou, Shiva un jour rencontra dans un temple un chat qui lui dit qu’il était capable de compter jusqu’à l’infini. Shiva demanda au chat de lui montrer et l’animal se mit à compter. Cependant le chat commença à bailler arrivé au sept et s’endormit au neuf. Shiva l’observa et constata à quel point il semblait serein et heureux dans son sommeil. Entrant en méditation, Shiva en déduit qu’un tel sommeil atteignait l’infini. Il donna alors neuf vies aux chats.
Autres faits
De nombreux faits sont attribués à Shiva. Il avala le poison du serpent Vasuki pour sauver le monde, détruisit un éléphant dans lequel s’était caché un démon. Il défend ses dévots et sait reconnaître la valeur des personnes. Ainsi, lors d’une chasse avec Arjuna, tirant tous les deux sur la même bête et se la disputant, ils s’affrontent pour se départager. C’est Shiva qui remporte le combat ; il cède tout de même l’animal à Arjuna qui reconnaît sa valeur.
¹ L’ascétisme est une discipline reposant sur le renforcement de l’énergie et de la maîtrise des forces vitales.
Références
Littérature : Mahâbhârata
Manga et anime : Valkyrie Apocalypse (S.Umemura, T.Fuku, Ajichika)
Lien externe : Le panthéon hindou (BnF)
Dernière modification le 10/02/2024.