Dernière modification le 08/05/2023.

Surnommé le dieu-lune, Sin est une divinité sumérienne importante.

Introduction

Parmi les innombrables noms le désignant, Sin est le plus connu que porte le dieu-lune sumérien. Certains l’appellent Nanna ou Nannar, d’autres par son titre : Ashimbar. Sin reste cependant son principal nom et aussi celui dont la signification est la plus simple ; les autres noms, souvent complexes, ont des origines inconnues. Sin s’écrit avec trois idéogrammes : Unique, Courir et Blanc. Ainsi cela lui vaut le surnom de coureur blanc solitaire, ce qui correspond très bien à l’astre lunaire.

Un autre surnom des plus connus est celui de la Barque, car Sin est un croissant qui navigue à travers le ciel toutes les nuits. Le choix de la barque vient des origines du monde où celui-ci n’était qu’une vaste étendue d’eau que les premiers dieux parcouraient dans une barque.

Origines et fonctions

Ses origines sont floues, mais la tradition mésopotamienne le place comme enfant des dieux du vent : Enlil et Ninlil. Plus tard, lorsque la création du monde fut attribuée à Marduk, Sin naquit du corps de Tiamat. Le dieu solaire et de la justice Shamash est son fils. Dans les versions sumériennes, il est le père de la déesse Ishtar.

On attribue différentes fonctions à Sin. Il facilite les accouchements car il est celui qui multiplie les espèces. Sous cet aspect, on le décrit d’une grande beauté, portant une grande quantité de couleurs exubérantes. C’est un dieu également du présage, montrant les signes, à ceux qui souhaitent en avoir, que les astrologues notent. Cependant, lorsque la lune est nouvelle, le dieu reste muet à tous les appels.

Les rois font aussi appel à lui, Nabuchodonosor étant connu pour l’avoir consulté plusieurs fois. Sin est d’ailleurs lié à la royauté, car c’est lui qui l’attribue remettant le sceptre au roi et assurant son renouvellement. Ainsi, on décrit souvent les rois babyloniens éclatants comme la nouvelle lune, ceux-ci se déclarant ses enfants. Le roi Nabonide fut d’ailleurs le plus reconnaissant envers Sin, l’appelant le Seigneur des dieux et le plaçant au-dessus des autres.

Culte et temple

Malgré l’importance qu’on pourrait lui attribuer, Sin est très peu vénéré. Il n’existe qu’un seul lieu qui lui était dédié autrefois : l’Ekisnugal, un temple sur une colline excentrée de Sumer dans la ville de Ur, au Sud de l’Euphrate. Ce temple à ciel ouvert était composé de deux parties, une cour dans laquelle les populations s’entassaient et la Cité interdite, réservée aux rois et aux prêtres. La configuration rappelait en quelque sorte les églises avec la nef et le chœur. Il y avait deux étages, le second accessible par trois escaliers se réunissant sous une arche digne d’un arc-de-triomphe. En haut, on arrivait au temple du Sommet tout blanc, inaccessible aux regards de la cour.

A l’angle de la cour et de la Cité interdite se trouvait un lieu également très important, révélant un autre aspect du dieu. Nommé la Grande maison noble, c’est un bâtiment carré dans lequel se trouve une ferme sacrée, surveillée par Sin et son épouse la Grande Dame. A l’intérieur, se trouvent une étable, une laiterie, une basse-cour et une volière, avec évidemment les animaux et les éleveurs. Le lait produit y est de grande qualité, celui de chèvre est dit plus épais que celui de vache. Quand on sait que la cité d’Ur comptait beaucoup d’éleveurs, Sin était un modèle de fermier. Ainsi, les éleveurs faisaient souvent paître leurs animaux la nuit sous le regard du dieu-lune. Dans les régions plus au Nord, Sin était moins vénéré par cet aspect, car les populations y travaillaient davantage le blé et l’orge. Cependant, après la chute d’Ur, Sin et la Grande Dame partirent accompagner les populations vers le Nord-Ouest.

Références

Lien externe : L’Ekisnugal, sanctuaire du dieu (France Culture)