Dernière modification le 06/05/2023.

Croyance, l’animisme est la conviction d’esprits, de forces habitant des êtres et des objets.

Introduction

Né au XVIIIème siècle, l’animisme est selon la sociologie la croyance d’âme, d’esprit, de force se trouvant dans des êtres vivants, des végétaux, des défunts, des objets inanimés. De manière plus générale et linguistique, l’animisme est l’attribution d’un comportement humain d’un objet.

Certaines cultures dédient un culte à ces manifestations et des courants de pensée incluent l’animisme dans l’ontologie (une branche de la philosophie ou de la métaphysique axée sur la question de l’être). Cependant malgré leur aspect religieux, les pratiques animistes ne sont pas considérées comme des religions par les spécialistes, mais comme une vision du monde.

Histoire

C’est le médecin allemand Georg Stahl qui au XVIIIème siècle, fut le premier à proposer la théorie de l’animisme. Dans sa théorie, il évoque le lien entre l’âme est le corps physique, ainsi que sa santé.

En 1871, le sociologue et anthropologue anglais Edward Burnett Tylor propose dans son livre Primitive Culture une nouvelle théorie sur l’animisme. Il y fait une plus grande distinction entre l’âme et le corps, en associant à des éléments naturels. Sa théorie eut grand succès, bien que cela ne fit pas l’unanimité auprès des autres anthropologues.

Par la suite, si le terme d’animisme existe toujours, la notion est désormais plus vague et sans recherche d’une définition précise.

Cependant en regardant de plus près, l’animisme existe depuis l’antiquité. Dans des mythologies, on trouve par exemple des divinités comme Vesta (le feu divinisé), des cours d’eau comme le Gange dans l’hindouisme, le Nil divinisé sous le nom d’Hâpy, des astres divinisés chez les amérindiens, le maïs chez les mésoaméricains (maya, incas, aztèques).

Description

Au-delà de la croyance d’une force habitant un être un ou objet, l’animisme se présente sous la forme d’une possession. Par ce biais, elle habite un être, un corps, un astre, un élément, un objet et l’anime. Selon les civilisations, l’animisme inclut d’autres notions ou pratiques, en fait partie ou se croise avec elles. Ainsi on peut le relier avec le totémisme, le chamanisme, le vaudou ou le shintoïsme.

Toutefois, quelle que soit la manière dont il est présent, il garde certains principes. Le premier est de conserver un équilibre naturel et le second de respecter les esprits qui peuvent être liés à la terre elle-même.

Si l’animisme se manifeste à travers un animal, on interprète ses réactions différemment. On n’y voit plus une réaction sauvage et naturelle, mais une action intentionnelle, calculée participant à l’ordre des choses. Dans le cas d’éléments comme la foudre, le feu ou de matériaux comme le bois ou la pierre, on les traite aussi d’une autre manière. Retirer de la matière pour une sculpture revient à ôter de la vie. Chaque geste se doit donc mesuré et respectueux, en gaspillant le moins possible. On peut d’ailleurs y voir une pensée écologique dans cela. Pour les esprits, on se rapproche de ce que l’on trouve dans des pratiques comme le chamanisme.

Dans les univers imaginaires, on retrouve souvent l’animisme dans sa description de base. Toutefois, certains créateurs en font une véritable discipline de magie. Ainsi, l’animisme y devient par exemple une pratique consistant à enchanter des objets et les animer. Ce qui peut par extension rapprocher l’animisme de la kabbale avec la création de golem.

Références

Liens externes : est-il une religion ? Entretien avec Philippe Descola (Sciences Humaines), religion du vivant et des esprits (Azimuth Adventure Travel), peut-il sauver le monde ? (Le Monde)