Gwishin, mythologie du fantôme coréen et 3 de leurs légendes

Spectres coréens, les gwishin sont des esprits effrayants mais aussi symboles de sagesse.

Introduction

Tenant une place importante dans la culture populaire coréenne, les gwishin (귀신) ou gwisin signifiant fantôme, sont les esprits des morts. S’ils sont des figures souvent effrayantes, menaçantes, ils sont aussi liés à la sagesse, car derrière leurs histoires et conditions tragiques se trouvent des leçons, des croyances, des traditions et des devoirs de mémoire.

Origines

La croyance dans les gwishin est ancienne, venant entre autres du confucianisme. Lors d’un décès, les rituels permettant le passage de la vie à la mort et à l’accès Au-delà sont importants. Ils doivent être menés avec soin et correctement par respect envers les ancêtres.

S’ils ne sont pas menés ou mal exécutés, l’âme du défunt ne pourra pas rejoindre l’Au-delà et il devient un gwishin. Une mort violente peut également les transformer en gwishin, car après un choc, ils ne parviennent pas à trouver la paix.

Description

Les gwishin sont décrits comme des êtres au teint pâle, vêtus de blancs (couleur de deuil en Corée). Ils ont souvent les pieds nus et parfois ils flottent au-dessus du sol. Si arrive qu’ils soient très difficilement distinguables des vivants, mais parfois ils ont des caractéristiques qui les rendent discernables. Le plus souvent il s’agit d’yeux vides, de visage déformé ou de longs cheveux noirs devant leur visage. On les trouve généralement dans des lieux isolés ou abandonnés.

Ils sont craints, car leur apparition est souvent un mauvais présage. D’autant qu’ils peuvent se montrer menaçants en hantant les lieux et ils harcèlent les responsables de leur mort ou plus généralement ceux qui leur ont fait du mal. Ils peuvent également s’en prendre à des innocents, pour leur faire subir le même sort que le leur.

Toutefois, il y a aussi du respect pour eux, du fait d’une compréhension qu’ils sont des âmes incomprises, déchues. Ils attirent la compassion par leur sort et ils rappellent aux vivants l’importance de respecter les morts et les traditions par les rites funèbres. Ils démontrent aussi un lien entre la vie et la mort, entre le passé et le présent, qu’il n’y a pas de fin mais d’autres états d’existence.

Types de gwishin

Selon le type de mort ou de personne, on trouve des variations dans la nomination des gwishin. Ainsi on a :

mul gwishin (물귀신) : les noyés, qui hantent les pêcheurs
cheonyo gwishin (물귀신) : les vierges mortes avant le mariage
mongdal gwishin (몽달귀신) ou chonggak gwishin (총각귀신): hommes célibataires
salgyal gwishin (랄걀귀신) : sans visage, sans bras ni jambes, il annonce une mort imminente

Histoire

La Dame blanche du lac

Cette histoire débute un soir froid dans un village situé entre des collines et un lac. Un villageois remarqua près du lac une jeune femme au teint pâle, toute vêtue de blanc, les pieds nus, de longs cheveux noirs sur les épaules. Elle se tenait au bord du lac, le regard fixé sur l’eau. Lorsqu’il s’approcha pour l’aider, elle disparut, ne laissant que le bruit du vent dans les arbres.

Depuis, on raconte qu’elle apparait au même endroit, toutes les nuits sans lune. Il s’agissait de la fille d’un riche marchand qui était morte lors d’un naufrage. Depuis, elle erre autour du lac, sans avoir trouvé le repos.

Le gwishin de l’auberge

Celui-ci est le serviteur d’une auberge, qui était battu par l’ancien propriétaire au point qu’il mourut suite à ses blessures. Depuis toutes les nuits, il troublait les voyageurs en faisant des bruits étranges ou leur provoquait des cauchemars.

Le propriétaire actuel finit par organiser une cérémonie pour l’apaiser avec la construction d’un petit sanctuaire pour lui rendre hommage. Les voyageurs de l’auberge purent retrouver après cela des nuits sereines.

Le gwisin de la forêt

Selon la légende d’un petit village, dans un vieux chêne de la forêt avoisinante vivait un gwishin. Il s’agirait de l’esprit d’un bandit qui fut pendu à cet arbre. Ainsi, tout le monde évitait cet arbre, d’autant qu’on racontait qu’on pouvait entendre la nuit les gémissements et les murmures du condamné.