Arme à l’origine d’une expression, l’épée de Damoclès a traversé le temps par son nom.
Introduction
Comme beaucoup d’autres noms de la mythologie grecque, celui de Damoclès est encore connu aujourd’hui. Dans son cas il ne s’agit pas d’un mot ou un nom tel que narcisse pour la fleur, ni même d’un grand récit de héros. C’est par son association avec une épée et l’expression, l’épée de Damoclès ou avoir l’épée de Damoclès au-dessus de la tête, qu’il a traversé les siècles. Ce qui donne aussi ça pend au bout du nez.
Origines
On tient ce récit de l’historien grec Timée de Tauroménion dans son écrit Histoire. Un texte malheureusement disparu, mais dont l’histoire s’est transmise. Ainsi c’est par l’auteur latin Cicéron, qu’on la retrouve mise à l’écrit. Si certains personnages du récit ont bien existé, l’histoire en elle-même aurait été inventée, afin de mettre en avant une morale.
Ce n’est que plus tard, au XVIIIème siècle, que de ce récit on inventa la fameuse expression avoir l’épée de Damoclès au-dessus de la tête.
A noter qu’en 1981, les psychologues Koocher et O’Malley théorisent un syndrome de peur constante de retour d’une maladie et le nomment le syndrome de Damoclès (nommé aussi syndrome de Lazare).
Description
Bien que mythique, cette épée n’a rien de magique. Elle est tranchante et suspendue au plafond, seulement retenue par un unique crin de cheval, au-dessus de la tête d’une personne. En l’occurrence, Damoclès, le roi des orfèvres de Syracuse.
Son rôle est moralisateur, afin de faire une démonstration à Damoclès et lui faire ressentir la sensation d’un danger imminent qui peut survenir à tout instant. Elle devient alors lourde de sens et de symbolique, illustrant parfaitement ce qu’elle veut montrer.
Ainsi, à défaut d’être exceptionnelle, l’épée de Damoclès a dépassé son statut d’objet, devenant une expression, une métaphore.
Histoire
Denys l’Ancien
Le mythe de Damoclès se déroule dans la cour de Denys l’Ancien, roi et tyran de Syracuse. Denys ayant obtenu le pouvoir par conspiration, il craignait en permanence pour sa vie. D’autant qu’il était un souverain sans pitié envers ses ennemis et des plus durs envers son peuple.
Malgré le pouvoir, les richesses et les excès en nourriture, boisson, plaisirs charnels qu’il pouvait se permettre, il n’était pas heureux, vivant en permanence sous la peur. Il vivait reclus dans son château protégé par une immense fosse et de plusieurs centaines de gardes. Il était ainsi sous vigilance permanente, mais restait toutefois toujours aux aguets du moindre danger. Il était également toujours entouré de ses courtisans, qui ne manquaient jamais de le flatter et de le rassurer.
Damoclès
Damoclès, roi des orfèvres, faisait partie de ceux qui n’y manquaient pas. Il alla même un peu trop loin, jusqu’en disant Denys qu’il était chanceux d’être tyran. Sans doute parce qu’il était jaloux de tous ces plaisirs dont Denys pouvait profiter. Denys finit par être énervé par tant de flagorneries et lui offrit sa place une journée.
Damoclès accepta et profita de tous les plaisirs en nourriture, boisson et femmes, dont il avait accès. Cependant, au cours du repas, il se rend compte (ou Denys lui montra) que se trouvait au-dessus de sa tête une épée tranchante, seulement retenue par un crin de cheval. Cette vision et la perspective que si le crin rompait il perdrait la tête, lui coupa toute envie et il demanda à ce que cela s’arrête.
La morale de Denys
Ainsi, Denys lui montra ce que l’on ressentait en permanence lorsque l’on se sentait dans une situation critique, avec un danger qui plane au-dessus de la tête, où le pire pouvait arriver à n’importe quel instant. Qu’être puissant, tyran ou non n’était pas un rôle sans danger, malgré les précautions.
Références
Liens externes : signification et origine de l’expression (l’intern@ute), cet orfèvre de la mythologie grecque (RTBF)
Image : Wikimedia Commons
Dernière modification le 05/10/2024.