Les morts impurs font partie des légendes slaves et russes, ils sont refusés par l’accueil de la terre.
Introduction
Dans les croyances slaves jusqu’au XIXème siècle, le devenir des défunts dépendait de la morale. Ainsi, la terre accueille les bons individus, mais rejette les mauvais. En effet, c’est une offense pour elle de les accueillir. Donc, ces défunts sont nommés les morts impurs puisqu’ils n’accèdent pas au monde de l’après-vie. Dans certains récits, les roussalki sont leurs penchants féminins.
Description
Origines
Les morts impurs sont des défunts décédés, mais pas de mort naturelle. Aussi, parmi eux, on trouve les enfants maudits par leur mère, les noyés, les suicidés, les vaincus en duel, les assassinés, les pendus, les nouveau-nés morts avant leur baptême (nommés des mavki, kikimori ou rusalki), les hérétiques, les alcooliques ou les sorciers (devenus vampires à leur mort).
Comportement
Ces morts restent présents dans le monde, leur seule occupation est de tourmenter les vivants. Ils pénètrent chez eux, les effraient et les font mourir de peur. Les pendus, quant à eux, leur jouent des tours. Cependant, ils restent le plus souvent sur leurs lieux de mort ; là, on les enterre afin qu’ils n’en bougent pas. Car, dans les croyances, les cimetières sont réservés uniquement aux bons-morts et aux ancêtres.
Mais, ces morts sont très redoutables. Car ils provoquent des maladies et, pour en guérir, on doit faire le vœu de les célébrer : on porte sur sa tombe des blinis (des sortes de crêpes) dans une natte. Cependant, les morts impurs, liés à l’alcoolisme ou à la sorcellerie, provoquent aussi des calamités telles que des sécheresses, gelées, épidémies ou incendies. Alors, dans ce cas là, on les déterre et on les jette dans un lac voisin. Ou mieux, on coupe leurs jambes jusqu’aux genoux ; ainsi, il ne peuvent plus sortir de leurs tombes et poursuivre leurs méfaits.
Repousser les morts impurs
Toutefois, le moyen le plus simple pour éviter que les morts impurs dérangent les vivants est de planter un pieu de tremble dans leurs tombes. Une autre méthode, toute aussi efficace, consiste à parsemer la tombe de graines de pavots en prononçant cette formule :
« Tu ne pourras marcher que lorsque tu auras compté toutes les graines. »
On organise des commémorations : on jette des branches, du foin et des pierres sur leurs sépultures. Cela apaise les morts impurs en ne les oubliant pas ; et ainsi, les matériaux entassés dessus les empêchent de sortir de leurs tombes. On ne commémore pas les nouveau-nés morts, non baptisés, car la croyance interdit leurs enterrements dans les cimetières. Alors, on les inhume aux carrefours, sous un arbre ou non loin du foyer (au sous-sol, sous le seuil ou dans le conduit de la cheminée). Le seuil de la porte est privilégié parce qu’ainsi on fait le signe pour commémorer le nouveau-né chaque fois que l’on entre. De plus, lorsque le pope bénit la maison, cet acte se pratique également sur le seuil du foyer.
Dernière modification le 13/10/2024.