La question des adaptations en série ou cinéma dans la fantasy

Aujourd’hui j’ai envie de m’attarder sur quelque chose que l’on retrouve énormément depuis quelques années sur les écrans. Il s’agit de la question des adaptations et de l’originalité au cinéma et à la télévision et plus particulièrement dans la fantasy.

Cinéma

Le temps des créations originales

Il y a une époque, principalement dans les années 80 et 90, on a eu droit à énormément de créations originales. La technologie et les effets spéciaux progressant, cela a ouvert le champ des possibilités pour les créateurs. Ainsi on a eu droit à des films originaux tels que Willow, Cœur de dragon par exemple. Il y a eu cependant déjà des adaptations puisqu’en 1982 est sorti l’excellent Conan le barbare de John Milius ou dans les années 90 la Caverne de la Rose d’Or. Toutefois cela n’enlève en rien de l’offre originale offerte en parallèle.

Les premières grosses adaptations

C’est dans les années 2000 que s’ouvre une grande vague d’adaptations d’œuvres majeures de fantasy. On pense en premier au Seigneur des Anneaux par Peter Jackson qui a contribué au phénomène. S’ensuit entre autres les Harry Potter, Narnia, la Boussole d’Or. On ne dira pas que ces adaptations sont mauvaises (pour la plupart) ; elles permettent de faire découvrir ces excellents univers et histoires à un public qui n’aura pas lu les livres. Cela va aussi ravir ceux qui en ont aimé la lecture. Mais déjà commence le phénomène de surfer sur un succès littéraire au lieu d’une création originale. On ne peut pas dire malgré tout que cela est mauvais. Bon nombres de romans, tous genres confondus, sont adaptés et de bonne manière. L’un des derniers gros succès en date que l’on peut citer pour la fantasy est bien entendu Games of Thrones.

Les suites et adaptations concurrentes

Après le succès des adaptations passées, il a fallu pour les compagnies trouver de nouvelles séries ou films pour leur public. On a donc commencé à voir deux phénomènes. Le premier est celui de faire des suites. Vous avez aimé le Seigneur des Anneaux ? On adapte le Hobbit puis on fait une série pour concurrencer Games of Thrones. Parlant de cette série, c’est sa préquelle qui a commencé à être adaptée et un autre spin-off a été annoncé. Côté Harry Potter, c’est vers les Animaux Fantastiques que les producteurs se sont tournés dans un premier temps. Mais désormais, c’est une série reprenant la saga principale qui a été annoncée et on peut se demander son intérêt, quand les premiers films n’ont pas pris une ride (sauf les acteurs).

Le second phénomène est celui d’adapter ce qui n’a pas été encore fait (ou à refaire). Ainsi on a vu la série The Witcher, la première saison de la Roue du Temps, la Boussole d’Or et les Anneaux de Pouvoir. Certes tout n’est pas mauvais dans ces adaptations, mais elles ont régulièrement tendance à faire débat. Que cela soit sur la fidélité à l’œuvre originale et certains choix des productions. On est dans une bataille des licences pour s’emparer de celles encore libres et de domination du marché.

Et l’originalité dans tout cela ?

C’est là que se pose le problème de fond. Actuellement est majoritairement adapté ce qui est déjà sorti et connu, ne laissant que très peu de place à des créations originales pour les écrans. Certains tendent à abuser d’une recette jusqu’à l’épuisement, d’étirer une licence au maximum (coucou Disney). Ainsi on nous offre peu dœuvres créées pour le cinéma ou la télé et non basées sur une œuvre existante. Quand on regarde du côté de la science-fiction, Avatar fait figure d’ovni étant fait pour le cinéma.

Du côté des livres, BD, mangas, des auteurs proposent des univers originaux qui auraient un potentiel sur écran. Mais faut-il attendre que l’un d’eux devienne le prochain phénomène qui s’écoulera à des millions d’exemplaires pour un renouveau sur les petits et grands écrans ? En un sens on peut comprendre ce choix des productions de s’appuyer sur des succès littéraires s’assurant un potentiel succès à l’écran plutôt qu’un récit original au succès incertain.

Quel avenir alors ?

On peut donc se demander jusqu’où cela peut aller. Si le public ne va pas finir par se lasser de certaines licences et peut-être même du genre en lui-même. Si la fantasy a toujours le vent en poupe l’aura-t’elle encore demain ? L’histoire du genre a montré que de grands univers sont devenus des phénomènes, car ils sont arrivés au bon moment. Quand un renouveau, quelque chose de différent était nécessaire pour le public. Des genres comme le fantastique ou la science-fiction ont bien connu un déclin momentané, avant de revenir en force et peuvent servir d’exemples.

Le manque d’originalité, de fraîcheur dans la fantasy sur écran pourrait devenir un élément participant à un déclin. Si le public n’y trouve plus de nouvelles découvertes il pourrait être poussé à aller vers d’autres genre de productions. Si le manque de confiance dans les adaptations ne s’y ajoute pas également. Certaines productions récentes ou changements dans celles-ci ont montré que certains fans se sont sentis trahis. Dans le pire des cas, seule la télévision et le cinéma en subirait les conséquences. Le genre pourrait retourner dans ce qui était ses supports avant qu’il ne devienne si populaire : livres, BD et  jeux. Des médias qui restent plus vivaces et variés que jamais dans leurs propositions du genre.

Conclusion

On peut donc se voir dans une période qui tend principalement à l’adaptation et à l’extension d’univers ou a des remakes. On peut s’interroger sur ce que sera la suite de l’histoire de la fantasy. Certes cet article semble présager de sombres nuages sur le genre, alors qu’il se porte bien. Il ne s’agit que d’une réflexion. On est encore loin d’un effondrement du genre, bien au contraire, qui n’a jamais sans doute eu autant de force et popularité. On n’a que peu d’inquiétude à avoir du côté des médias traditionnels du genre. Les sorties littéraires, BD, jeux de plateaux, de rôle, jeux vidéo ne manquent pas de richesse.

Il s’agit plus avec le cinéma et la télévision que l’on peut se poser des questions.Toutefois un rebond créatif pourrait venir des plateformes de streaming du fait de leurs moyens et capacité de production. Peut-être poussés à un moment donné par la nécessité de laisser plus de place à de l’inédit et qu’aux adaptations. Ce qui amènerait aussi le cinéma à prendre des risques étant en concurrence avec ces plateformes.

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