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  • Publication publiée :21/04/2022
  • Post category:Littérature
  • Commentaires de la publication :2 commentaires
  • Dernière modification de la publication :18/08/2024

Les univers imaginaires sont des mondes inventés par leurs créateurs, avec leurs caractéristiques, leurs histoires. Mais qu’est-ce qui fait une bonne création, une bonne licence par son univers et par son histoire ? Aujourd’hui nous allons voir ce qui en notre sens font les bons univers et histoires.

Livre fantasy

Les univers

La crédibilité et la cohérence

Les termes peuvent sembler étranges quand on parle de mondes imaginaires, car ils mettent en place à des éléments n’existant pas dans notre réalité. Pour le lecteur, spectateur ou joueur, cela fait appel au concept de suspension consentie d’incrédulité. Il met ainsi de côté sa vision et expérience de sa réalité pour accepter une réalité fictive telle qu’elle se présente. Toutefois, si le public en sort, c’est que pour lui l’oeuvre a perdu de son sens et il peut la rejeter,

Cependant, chaque monde, même imaginaire a ses fondements, ses règles ; ce qui s’y déroule se doit d’être crédible dans le cadre qu’il pose. Quand ce qui est proposé est débridé, comme dans des univers de light fantasy à la Terry Pratchett, dans des BD comme Lanfeust, certains mangas (Fairy Tail ou One Piece), l’improbable, voire l’inexplicable peuvent mettre à mal la crédibilité. Il est donc important de laisser un cadre pour éviter une sortie de la suspension consentie d’incrédulité.

Ainsi, un bon univers reste en accord avec lui-même, peu importe son ton et qui a ses limites. Même si parfois il apporte des justifications où il frôle ses limites. On peut donc parler également de cohérence, celle-ci évitant des contradictions, de voir des règles du monde proposé bafouées. Cela permet aussi au public une découverte, une exploration et une compréhension claire de l’univers.

Au passage, précisons une petite chose concernant les œuvres et productions destinées à un jeune public. Ce n’est pas parce qu’ils ont une certaine simplicité, une vision plus légère et moins critique, qu’il ne faut pas leur offrir quelque chose de cohérent. Bien au contraire selon nous, c’est aussi un moyen de leur apprendre à voir ce qui est cohérent ou non dans ce qu’ils voient et lisent.

L’originalité

On parle souvent d’originalité de l’univers. Certes chercher à apporter du neuf, du jamais vu est une bonne chose pour ne pas proposer une réédite. Toutefois, c’est peut-être un aspect relatif. Bon nombre d’univers s’inspirent de légendes, de mythologies pour leurs races, leurs bestiaires. D’autres le font avec des auteurs, par exemple avec Tolkien pour sa version des elfes, des nains.

Quand de nouvelles créatures, de nouveaux êtres sont créés, ils ont souvent des caractéristiques venant de certains déjà connus. Est-ce pour autant une mauvaise chose ou un gage de mauvaise qualité ? Non, on peut dire qu’il en soit difficile d’inventer la roue. Reprendre de grands classiques du genre n’est pas en soit un mal non plus. Il suffit de regarder dans les livres, jeux de rôles, jeux vidéo pour voir par exemple que des races comme les elfes sont toujours autant appréciées, aussi classiques soient-elles.

L’originalité va donc plus reposer sur l’assemblage par le créateur de l’univers des éléments qu’il a repris ou inventé. Mais surtout de comment il va les utiliser et de la personnalité qu’il va insuffler à son univers.

La richesse

Ce critère est pour certains important, qu’un monde riche est un monde de qualité. Certes, plus il est riche, plus il offre de perspectives et de développements possibles. Toutefois, c’est un critère qui dépend fortement du public visé, du média et du scénario. Dans un MMORPG, on va chercher un monde ouvert, vaste et riche. Imaginez si un World of Warcraft se déroulait dans un seul continent, avec deux races et quatre sortes de créatures.

Dans un livre, un manga, le lecteur n’a pas forcément besoin de tout connaître sur le monde qui est en place, mais seulement où les personnages évoluent. L’exemple qui nous vient est celui du manga Claymore, qui ne se déroule que dans une partie du monde. Le reste est évoqué, mais on ne nous en dit pas plus car cela ne sert pas le scénario. D’autres exemples sont la Terre du Milieu ou Westeros dans lesquels des parties du monde restent inconnues (ou partiellement) sans que cela ne soit un problème.

Si sur ce point on parle avant tout de géographie, le bestiaire de son côté n’a pas forcément selon le média de s’étendre plus que nécessaire. Il est inutile d’ajouter des créatures pour en ajouter, comme les peuples, les panthéons, les pratiques magiques, etc,… . Ainsi ce critère dépend du média, de l’intention dans le contenu. L’important reste que le public voyage dans un monde qui le fasse rêver, sans qu’il ait une sensation d’univers creux et vide ou dans lequel on a compressé tout ce que l’on pouvait. Les informations données doivent permettre de s’immerger dans l’univers. Elles ne doivent pas noyer sous un trop grand nombre d’informations, dont beaucoup se révèlent inutiles pour se représenter l’univers ou ne servant pas le scénario.

La mythologie

Toute histoire d’un monde débute par une mythologie. Celle-ci est importante car elle pose les bases d’un univers ; elle amène les explications sur son fonctionnement, ses règles de base. Comme pour nos propres civilisations c’est un élément fondateur et essentiel. Pourtant toutes les œuvres ne racontent pas la mythologie de leur monde dans leur intégralité. Certaines ne donnent que quelques informations à ce sujet, d’autres n’ne disent rien. En soit cela dépend de l’œuvre, de ce que raconte l’histoire qui s’y déroule, si elle est en lien direct avec sa mythologie, si des éléments venant d’elle doivent être expliqués. Toutefois, dans le cas où elle n’est pas racontée intégralement, il est important de sentir que l’univers proposé repose sur un fondement, car cela lui donne force.

Le scénario

Qualité technique

C’est une chose basique, mais une qualité d’écriture est importante. Pas de fautes, un style fluide, une construction bien établie sont essentiels, pour ne pas être rebutés et ne pas décrocher. Il n’y a guère besoin de s’attarder plus sur ce point car il va de soi.

L’originalité et le contenu

Sur ce point là, on va rejoindre en partie ce qui a été dit pour l’univers. L’originalité est quelque chose de complexe à trouver. En fantasy des thèmes de la quête du héros, de l’élu, la lutte entre le bien et le mal par exemples, sont des plus courants, maintes fois traités. D’autres plus généraux sont déjà traités dans des mythologies. Là aussi on invente difficilement la roue. Un scénario est une sorte de recette de cuisine et le mélange des ingrédients, leur traitement, font sa qualité ou non.

Si on peut attacher moins d’importance à l’originalité, le scénario doit être cohérent, emmener celui qui le suit et le pousser à se demander ce qui va arriver. Un excellent scénario va laisser entrevoir plusieurs possibilités et non une grande prévisibilité. Dans le pire des cas, si la prévisibilité des évènements à suivre est là, cela peut être balancé par la manière de le présenter. Ce qui est souvent plus facile dans des univers plus humoristiques.

Mais surtout, peu importe les thèmes abordés, s’ils ont été traités plus d’une fois, ce qui compte est que cela raconte quelque chose, soulève des questions et des réflexions. A la fois pour le ou les personnages qui vont évoluer et avancer dans l’histoire, mais aussi pour le lecteur. Que cela réveille des choses vues (parfois vécues peut-être), s’y retrouver, les voir autrement, juger la position, les choix des personnages. Si cela procure en plus des sentiments et sensations, alors on peut dire que la réussite est là.

Pour conclure

Si on a traité le sujet en deux parties distinctes, il va de soi qu’une œuvre est la réunion de l’univers et du scénario. Le scénario doit parfaitement s’intégrer dans l’univers dans lequel il se déroule. Ainsi ce que le scénario raconte, ses thématiques doivent être en accord avec ce qui compose cet univers. L’ensemble doit emmener le public dans un voyage, en faisant travailler son imagination.

Toute cette réflexion est bien entendu théorique. Dans l’idéal tous les critères doivent être réunis pour faire une bonne voire une grande œuvre et certains créateurs ou auteurs y sont parvenus. D’autres compensent des points par d’autres, donnant à leurs créations certaines forces qui ont fait leur succès.

L’équilibre entre les éléments dépend aussi des compétences, de la personnalité des auteurs et leurs intentions. Le monde de la bande-dessinée en fait une belle démonstration avec des auteurs plus axés sur le scénario que le dessin ou inversement. D’autres médias vont avoir des critères supplémentaires, comme le jeu vidéo avec le gameplay, un élément qui peut être plus important que le scénario et/ou l’univers.

La discussion est donc large si on s’attarde sur chaque média, mais en soit la base reste la même pour chacun d’entre eux quand on parle de création d’univers et d’une histoire. Et vous, qu’est-ce qui vous importe le plus ?

Image : Pixabay

Ervael

Créateur de Dol Celeb. Grand amateur des mythes, légendes et de fantasy depuis de nombreuses années, continuant de les explorer, pour continuer à faire des découvertes et les partager.
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Falka

Merci pour cet article !

Personnellement j’accorde beaucoup d’importance à la logique de l’univers, si la suspension consentie d’incrédulité est brisée, je sors complètement de l’histoire et bonne chance pour me remettre dedans…

Ça et des personnages attachant qu’on a envie de suivre, bien sûr :)