Critique : Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim (no spoils)

Sorti en décembre 2024, Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim nous replonge dans la Terre du Milieu et plus particulièrement dans le Rohan. Bien que derrière le projet on trouve à la production Peter Jackson, les musiques d’Howard Shore, il ne s’agit pas cette fois-ci d’un live action mais d’un film d’animation americano-japonais.

Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim

Une forme qui peut rendre perplexe sur le résultat. Avec des résultats en salle très mitigés, la réussite commerciale n’est pas au rendez-vous. Alors succès manqué, avec un film victime de la baisse de fréquentation en salle (comme l’excellent Furiosa) ou parce qu’il ne se montre pas à la hauteur ?

Synopsis

Ce nouveau chapitre, situé 183 ans avant la trilogie du SEIGNEUR DES ANNEAUX, explore l’histoire de la Maison de Helm Poing-de-Marteau, roi de Rohan. Face à l’attaque soudaine de Wulf, un seigneur vengeur et cruel, Helm et son peuple se barricadent dans la forteresse de Hornburg, rebaptisée Gouffre de Helm. Dans cette lutte désespérée, Héra, la fille de Helm, doit rassembler le courage nécessaire pour diriger la résistance contre un ennemi déterminé à détruire son peuple.

Source : Allociné

Critique

Un scénario simple mais solide

Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim se base sur les écrits de Tolkien. On a donc une histoire qui s’inscrit dans l’univers de son auteur. Inutile de revenir sur la qualité des histoires de Tolkien et la solidité de son univers. Le scénario de ce film est en totale cohérence avec cela.

La base de l’histoire est relativement simple, celle d’un fils banni après la mort de son père, qui réunit une armée pour se venger, jusqu’à mener un siège. L’histoire ne réserve pas en soit de grandes surprises. L’intérêt va passer par d’autres éléments, comme avoir des scènes épiques, l’ambiance et les personnages, comme le fait si bien Tolkien.

De très bons personnages

Les personnages de Tolkien dans leur ensemble sont très souvent intéressants et bien travaillés, même avec un rôle mineur. On retrouve cela ici, car même si on peut les trouver un peu stéréotypés (mais en soit c’est dans la veine de cet univers), ils sont intéressants à suivre.

Héra, Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim

On trouve Héra la fille de roi, qui voit sa famille et son peuple s’effondrer. Elle va devoir rassembler tout le courage et la fougue qu’on lui donne pour devenir l’espoir de tous. Face à elle Wulf, ami d’enfance rongé par le désir vengeance, prêt à tout perdre s’il le faut, pour détruire tout ce qui lui a causé du mal.

Helm Mainmarteau est un personnage impressionnant, que rien ne semble arrêter, un véritable guerrier qui combat jusqu’au bout. Malgré ses erreurs, il semble conserver une grande sagesse et garder son statut de véritable symbole.

Les personnages secondaires ne sont pas en reste, comme Olwyn, ancienne porte-bouclier qui sert et protège la princesse. Une figure de soutien et qui apporte aussi sa sagesse. Il y a également le général Targg, fidèle à Wulf, mais qui se pose aussi comme une figure de la raison.

Une ambiance et réalisation réussies

Warner Bros. Animation et Sola Digital Arts ont fourni un très bon travail pour recréer l’ambiance de la Terre du Milieu et instaurer une atmosphère prenante. L’ambiance et la direction artistique ont un certain charme qui envoûtent et emportent. On ressent la tension des événements, la chaleur des flammes, le froid quand on a des scènes balayées par le vent, la neige.

De plus, certaines séquences nous offrent de très beaux plans. ne serait-ce que l’introduction avec la carte de la Terre du Milieu et sa narratrice. Narratrice qui intervient ponctuellement durant le film, lui donnant un aspect de conte, de légende ancienne.

L’ensemble fonctionne parfaitement nous offrant un film d’animation très bien réalisé avec des aspects qui peuvent évoquer ce qu’ont fait par le passé Lodoss ou le studio Ghibli.

Une réalisation cependant décalée

Il faut reconnaître cependant que le format animation japonaise peut en déconcerter certains. Si on est imprégné des films de Peter Jackson et du fait de la direction artistique, on peut ne pas se sentir dans l’univers de Tolkien, malgré les musiques qui reprennent des thèmes connus des films ou le style.

C’est un point très subjectif, dépendant de l’expérience vécue avec cet univers. Toutefois, on peut saluer que malgré quelques séquences, l’animation évite trop d’actions exagérées propres aux animes. Après tout, on est dans la Terre du Milieu et non dans Naruto.

De plus, si l’histoire s’inscrit dans l’univers du Seigneur des Anneaux, elle est une side story et donc n’est pas en lien direct avec la trame principale de l’univers. Ce qui peut aussi donner du mal à certaines personnes de s’ancrer à nouveau complètement dans cet univers, malgré quelques liens.

Des liens avec le Seigneur des Anneaux

Il aurait été bien dommage que l’histoire manque de liens avec le Seigneur des Anneaux compte tenu de son titre, au point de dire que le film n’ait de Seigneur des Anneaux que de nom.

Dès le début, la narratrice nous place le contexte par rapport à la Guerre des Anneaux et le Hobbit. Plusieurs lieux bien connus autres que le Rohan sont évoqués (le Gondor, le Mordor, Isengard) et bien entendu le lieu du siège, dont nous en dirons pas plus. Sur la fin un personnage bien connu fait une apparition et un autre est mentionné.

Il ne faut pas oublier la narratrice. Celle-ci n’est autre qu’Éowyn qui nous narre donc l’histoire et la légende d’une des héroïnes de son peuple. Héra pour le Rohan un modèle féminin de courage et de bravoure. Un bon choix pour un personnage qui suivra ses traces.

Conclusion

Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim se révèle être une bonne surprise. Si l’aspect animation japonaise ne plaira pas à certains, d’un point de vue plus objectif et technique, cela fonctionne. Ceux qui ont aimé souhaiteront sans doute de voir adaptées d’autres histoires courtes provenant du lore de la Terre du Milieu.

D’autant que le traitement du scénario et des personnages conservent la fibre que Tolkien leur a donné. Alors pour répondre à la question posée en introduction, le film mérite-t’il son manque de succès en salle ? Pour ma part cela sera oui. Sans m’avancer au point de dire qu’il devrait être le film d’animation de l’année, il mérite bien plus qu’on s’y attarde. Malgré des à priori que l’on peut avoir, on passe devant un très bon moment.

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